La chasse

Contrairement aux voutours tel le gypaète ou autres, l'aigle royal est avant tout un chasseur. Cependant, particulièrement l'hiver lorsque les marmottes hibernent et que les proies se font plus rares, il ne dédaigne pas les animaux morts victimes des frimas ou d'accidents divers.
 
Dans les Alpes les proies de prédilection du grand rapace sont les marmottes. A son tableau de chasse, on trouve aussi des faons de chevreuil ou de chamois, des lagopèdes, des lièvres variables, ou encore des tétras-lyre etc. 

 Les techniques de chasse sont parfois très élaborées et astucieuses. Gérard Ménatory raconte avoir été le témoin d'une scène de chasse toute de finesse. L'aigle survole à haute altitude une colonie de marmottes aux abords de teur terrier. Les plus méfiantes donnent l'alerte et s'empressent de se cacher. Etant donné la très grande distance du sol avec le rapace les plus insouciantes ne s'inquiètent guère. C'est ce qu'a repéré notre chasseur qui s'empresse de contourner un piton rocheux tout en se rapprochant très vite du sol. Alors il surgit et fond à grande vitesse sur sa proie qui sera mise à mort presque instantanément.

Durant l'hiver il arrive que l'aigle est soumis à de longues périodes de jeûne. La faim le pousse alors à se risquer à des attaques sur des  cervidés ou autres grands mammifères, eux aussi affaiblis et souvent en difficulté dans une neige épaisse. Dans le Parc National du Grand Paradis en Italie, un aigle s'est attaqué à un bouquetin mâle d'une quinzaine d'années et l'a tué avant de le dévorer. Cet imposant quadrupède était aussi probablement affaibli par le jeûne en raison d'une épaisse couche de neige. Après quelques jours on retrouva le squelette et les cornes du bouquetin. Les traces des grandes plumes de l'aigle dans la neige témoignaient de la lutte qu'ils s'étaient livrée. 
 

Toujours au Grand Paradis des gardes ont vu un aigle plonger sur un bouquetin mâle qui mangeait dans une paroi de rocher. D'un coup d'aile il le fit basculer au pied de la falaise. Le grand rapace se précipita sur le bouquetin étourdi et l'acheva. Après cette scène de chasse les gardes remarquèrent que le crâne avait été perforé
en plusieurs endroits. Cette anecdote vous permet d'imaginer la force colossale que l'aigle possède dans ses serres.